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Macron et Fesneau vont mettre la pression sur la Commission européenne

Marc Fesneau se rendra à Bruxelles le 31 janvier 2024 pour échanger avec des eurodéputés et le commissaire européen à l'Agriculture sur les solutions à la crise agricole.

L'exécutif français met le cap sur Bruxelles. Demain, le mercredi 31 janvier 2024, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, rencontrera des parlementaires européens et le commissaire européen à l’Agriculture. Jeudi, Emmanuel Macron s’entretiendra avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au sujet des mesures à prendre en faveur des agriculteurs.

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Le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau se rendra demain, le mercredi 31 janvier 2024 après-midi, à Bruxelles « pour une série d’entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes », a indiqué son cabinet ce mardi 30 janvier dans un message à la presse.

Le ministre de l'Agriculture à la  rencontre d'eurodéputés et du commissaire à l'Agriculture

Ces réunions seront « en lien avec les annonces du Premier ministre », qui doit prononcer ce mardi sa déclaration de politique générale, « et les attentes exprimées par les organisations professionnelles agricoles », a ajouté le cabinet. Gabriel Attal a déjà présenté vendredi une série de mesures pour tenter de juguler la colère des agriculteurs, jugées insuffisantes par la majorité d’entre eux.

Marc Fesneau doit rencontrer entre autres les parlementaires européens du groupe centriste Renew Europe ainsi que le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski. Plusieurs revendications portées par les agriculteurs en colère sont liées à la politique européenne.

Le président de la République s'entretiendra avec Ursula von der Leyen

Emmanuel Macron doit s’entretenir jeudi à Bruxelles avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen des mesures à prendre en faveur du secteur agricole, a indiqué l’Élysée lundi. L’échange aura lieu en marge d’un Sommet européen extraordinaire consacré au budget de l’Union européenne et à l’aide à apporter à l’Ukraine sur lesquels les 27 n’avaient pas réussi à trouver un accord en décembre en raison du veto de la Hongrie.

Cet échange portera sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), rejeté par une grande partie des agriculteurs, les obligations de jachères et l’arrivée de produits ukrainiens dans l’Union. Emmanuel Macron « s’est exprimé à plusieurs reprises pour manifester son opposition très claire à la conclusion de l’accord (avec le bloc sud-américain, NDLR) auprès de la présidente de la Commission européenne », a souligné l’Élysée. Et, selon la présidence française, les négociations avec le Mercosur sont d’ores et déjà interrompues du fait de l’opposition de la France.

Des échanges se poursuivent « à un niveau technique », a déclaré de son côté Olof Gill, porte-parole de l’exécutif européen, reconnaissant que « d’importantes questions demeurent en suspens » et pointant la nécessité de « respecter les sensibilités du secteur agricole ».

Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, avait espéré récemment pouvoir conclure les négociations cette année, au grand dam du monde agricole. Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président argentin Javier Milei ont aussi plaidé au début de janvier pour une conclusion rapide des négociations.

La France veut éviter la « concurrence déloyale »

Mais la France exige du Mercosur le respect des accords de Paris sur le climat et de leurs engagements en matière de déforestation afin que les agriculteurs européens ne soient pas victimes d’une « concurrence déloyale ».

« La Commission européenne peut et doit bouger » sur la jachère et sur la suspension des droits de douane dont l’Ukraine bénéficie sur certains produits agricoles depuis 2022, a également insisté l’Élysée. L’obligation de consacrer 4 % des terres arables à de la jachère ou à des infrastructures agroécologiques (haies, fossés, mares) est conspuée par le monde agricole.

Sur l’Ukraine, le premier syndicat agricole français FNSEA demande qu’on aide Kiev à exporter vers les pays tiers et que ses tonnes de céréales, sucre ou poulets ne viennent pas faire une « concurrence déloyale » aux produits français.

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